Premiers jours à Chengdu, que du bonheur!
Lundi 3 avril
15h Dami et sa femme Maomi sont là à m’attendre devant la gare, il fait une chaleur très lourde à Chengdu, le soleil tape, c’est déjà l’été ici. Ils m’accueillent vraiment de la meilleure des façons. Ils habitent au sud ouest de Chengdu, autrement dit, la banlieue chic de la ville, j’ai beaucoup de chance de pouvoir m’installer chez eux, c’est vraiment très grand. Ils habitent au neuvième étage, et ma chambre se trouve à l’étage au dessus, je suis sous les toits, il y a du parquet partout dans la pièce, j’ai aussi droit à internet, je suis ravie.
Dami et Maomi
Premier soir, ils m’emmènent manger le canard laqué, une spécialité de Pékin. Mon chinois est encore approximatif mais ca va je m’en sors ! Ils reçoivent des amis assez souvent me disent-ils, et le soir déjà, quelques Chinois sont dans le salon à boire quelques bières avec Dami qui est rouge au bout de seulement deux verres. Maomi s’en tient au jus de fruit car elle est enceinte et accouche au mois de juin. Dami dit que si elle boit de la bière, même après l’accouchement, le bébé risque d’être saoul en tétant le sein. ^___^
Le canard laqué
Mardi 4 avril
Levée à 7H30, je prends mon bus 42, et je roule pendant 1 heure jusqu’à « Dianzi Ke Da » (l’université des sciences technologiques, où se trouve l’Alliance française), vers 9 heures, je rencontre Serge Leclercq qui me parle très brièvement de mon futur travail, mais il m’offre gentiment un café en me parlant des événements culturels de l’Alliance ces derniers mois. Un café français va ouvrir cette semaine, ils vont organiser un coin de français pour les étudiants Chinois, je pense que c’est l’occasion de rencontrer tout le monde et de discuter avec les professeurs de l’Alliance.
Je prends rendez vous avec Chantal, demain, à midi à Hong Xing Lu pour discuter en détails de mes heures, mes étudiants, mes manuels etc. Il y a deux sites de l’AF à Chengdu, celui de l’université, qui je pense, est l’antenne principale et un autre site sur Hong Xing Lu, une grande artère plus vers le centre de Chengdu (chouette ! moins de bus !).
Après l’entretien, je vais faire un tour à la médiathèque de l’AF, je jette un coup d’œil aux revues françaises, aux films français, aux divers ouvrages, ils sont de plus en plus équipés. Un Chinois qui s’occupe de la médiathèque vient me voir pour discuter, il est très sympa, il parle pas mal. Il me met bien à l’aise. A côté, un professeur fait la classe, je regarde, je suis cachée, j’observe le cours…ça me donne très envie, j’ai hâte d’y être même si j’ai la trouille !
En partant, je me sens gonflée à bloc, quelle chance de pouvoir commencer à travailler dans de si bonnes conditions, une ville que j’aime, que je connais, des locaux vraiment agréables, des étudiants qui ont l’air très sympa et qui ont envie de discuter…J’espère que ça va bien se passer avec les autres enseignants. Je pense que pour le moment, je vais faire 10 heures par semaine, peut être 15 par la suite.
Je suis sortie de mes pensées à cause de la pluie, tiens, je me disais bien que le beau temps n’allait pas rester à Chengdu, tanpis, j’achète un parapluie et je pars destination Chengdu daxué, mon ancienne université, je vais rejoindre Tang Chuan/Mickael ! Je suis nerveuse, c’est le meilleur ami chinois que Hervé et moi avons eu à Chengdu et dans quelques minutes je vais le voir à nouveau, nous irons manger dans notre restau habituel, à Shiling, le fameux quartier de la banlieu de Chendgu.
J’arrive, il m’attend à l’entrée de l’université, on se fait déjà de grands signes par la fenêtre, mon cœur se serre. Hervé aurait tant aimé partager ce moment avec moi. Nous nous serrons dans les bras, il n’est plus le « shy boy » que nous connaissions ! Nous mettons plus d’une minute à nous remettre, quelle sensation bizarre, « you zhong tebie de ganjue… ». Même après l’après midi passée avec lui dans l’université, nous n’en revenons toujours pas de se revoir, il me dit : « I think it’s a dream ». Il est adorable, un petit frère !
Mickael et moi à Chengdu daxué
Nous rentrons dans le dortoir des étrangers, nous avons une idée, et si nous faisions une surprise à James le Kenyan ! Je ne vous raconte pas la tête de James quand il m’a vu, je ne pensais pas que ça lui ferais autant plaisir de me voir, mais bon, après Mickael, j’ai droit à un deuxième câlin !
J’ai aussi pu voir Zhu Ling mon ancienne prof, qui fut tout aussi surprise que James de me voir et bien sûr je suis passée voir Emilie qui part dans 10 jours déjà, mais j’espère qu’on pourra fêter son anniversaire cette semaine…
Je ne vous raconte pas le parcours du combattant que j’ai mené avec les bus pour rentrer chez moi...hum hum, du coup, j’ai pas mangé ce soir…snif. Heureusement, ma maman chinoise a prévu que je serai à l’ouest, elle m’a préparé des « Hun Tun » (sortes de Jiaozi préparés dans du bouillon). Nous parlons un peu chinois le soir ensemble en buvant du thé, ça me fait du bien après la séance anglais avec Mickael.
Bon, ca tourne grave au journal intime ce post, ca va plus du tout. Demain, j’espère avoir plus d’infos sur mon travail d’enseignante, et sur la tournure que prendra mon mémoire…ah oui au fait, je dois écrire un rapport de stage de 40 pages au moins, et oui, faudrait pas que j’oublie que je suis venue ici pour travailler et finir mon master !;)
PS : J’ai enfin rencontré la mère de Maomi, Cheng ayi, elle a 75 ans, et reste dans sa chambre à jouer aux jeux-vidéo et regarder la télé le soir. Ce matin, alors que j’étais la seule debout, elle est sortie de sa chambre…morceaux choisis :
Moi surprise: Ni hao ! Wo jiao Suo ni ya !
(bonjour, je suis sonia)
Cheng ayi : eh ! ni hao ! ni zhu zai zhe li ? (avec un pire accent du Sichuan)
(eh, bonjour, tu habites ici ?)
Moi : dui, wo shi maomi de pengyou.
(oui, je suis l’amie de maomi)
C’est alors que je me mets en route pour partir…je n’arrive pas à ouvrir la porte, elle m’aide.
Cheng ayi : ………. (incompréhensible sichuanhua)
Moi : dui bu qi, wo ting bu dong
(pardon, je ne comprends pas…
Cheng ayi : ruguo ni hui lai de hua, ni you mei you yaoshi ?
(Si tu reviens, as-tu tes clefs ?)
Moi : You, you, mei you wenji !! man zou a… (Oui, oui, j’ai des clef, ne vous inquiétez pas, au revoir)
Le A de la fin c’est spéciale dédicace à Toun ;)